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Réforme des retraites : après la présentation, place aux manifestations







11 Janvier 2023

Le gouvernement avait confirmé à plusieurs reprises depuis la réélection d’Emmanuel Macron que la réforme des retraites allait être maintenue. Elle a été présentée par Élisabeth Borne, comme prévu, le 10 janvier 2023. Et elle a eu l’effet escompté : créer, contre elle, un front intersyndical uni inédit depuis plus de 10 ans.


Réforme des retraites : le report de l’âge de départ et l’augmentation de la durée de cotisation

Réforme des retraites : après la présentation, place aux manifestations
Sans surprise, le gouvernement ayant laissé comprendre qu’il ne reculerait pas à ce sujet, le projet de réforme des retraites présenté par Élisabeth Borne contient les deux points les plus clivants. L’âge légal de départ serait repoussé de deux ans, passant de 62 à 64 ans, tandis que le nombre d’années de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein est porté à 43 ans.

Mais ce n’est pas tout : la réforme prévoit la suppression de la majorité des régimes spéciaux et des changements dans les règles de prise en compte de la pénibilité et des carrières longues. En contrepartie, le gouvernement promet une pension minimum à taux plein de 1.200 euros net environ, soit un niveau inférieur à la moyenne actuelle en France qui est de 1.400 euros.

Un front uni contre la réforme, situation inédite depuis 13 ans

Le « totem » de l’âge de départ ayant été touché, les syndicats ont annoncé dans la foulée de la présentation du projet se mobiliser contre la réforme. Cette dernière est par ailleurs rejetée par la majorité des Français, la seule catégorie socio-économique l’acceptant étant celle des retraités eux-mêmes. Par définition, ils ne sont pas concernés par le report de l’âge légal de départ.

Le gouvernement va faire face, par ailleurs, à une situation inédite depuis 13 ans : un front uni. Tous les syndicats des salariés, y compris la CFE-CGC (syndicat des cadres) et la CFDT (syndicat réformiste généralement allié de l’exécutif) ont appelé à une première journée de mobilisation. Elle se tiendra le jeudi 19 janvier 2023 et donnera le « la » de ce qui pourrait être une fronde sociale majeure en France.